Est-ce que ça vous est arrivé d’avoir l'intention d’adopter des nouveaux comportements bénéfiques à votre santé mentale, physique, etc.? Ou encore, est-ce que ça vous est arrivé de vouloir renoncer à un comportement qui affectait de façon négative votre vie ou même celle des autres individus? (Par exemple, votre empreinte carbone sur la planète...).
Vous n'êtes pas seuls ! En effet, le changement de comportements est un sujet de recherches dans plusieurs disciplines pour différentes motivations : promouvoir la consommation de nouveaux produits, promouvoir la protection de la planète, promouvoir des habitudes alimentaires saines, etc.
Il existe plusieurs approches dans la psychologie qui sont étudiées pour promouvoir le changement de comportements :
- La persuasion à partir de la raison et des émotions (Lewin, 47; plus couramment connu comme le modèle : Unfreeze-Change-Freeze).
- La dissonance cognitive (Festinger, 54)
- Le pieds dans la porte (Freedman & Frasser, 66)
- L’action raisonnée (Fishbein & Ajzen, 75)
- Les normes sociales (Cialdini, 85)
Bref, la liste est presque infinie….
Cette fois je voudrais vous présenter une approche pluridisciplinaire qui prend en compte non seulement les facteurs psychologiques mais aussi les autres facteurs externes liés au contexte = Le Modèle "COM B" (Michie, 2011).
Ce modèle porte sur le changement des comportements dans la vie quotidienne, particulièrement les comportements de santé des professionnels (prestation de soins de santé) et de la population pour prévenir les maladies (mais ce modèle a été aussi adopté pour d'autres problématiques sociales).
Dans ce modèle, on considère qu'il existe différents facteurs à prendre en compte pour modifier efficacement les comportements. Tout d'abord, le changement de comportement doit s'adresser à toutes les personnes qui occupent des positions différentes dans la société, car chacune d'entre elles joue un rôle dans la facilitation du changement de comportement (notamment les individus avec des rôles importants pour la prise de décision concernant une communauté... -->).
En parallèle, il y a un ensemble de petits comportements à prendre en compte. Par exemple, le problème de l'obésité peut être causé par deux grands comportements : l'activité physique et la consommation de nourriture. Mais à l'intérieur du "comportement de consommation de nourriture", existent d'autres comportements tels que la quantité de nourriture, la fréquence ou le type de nourriture consommée. Il est donc nécessaire de penser en termes de comportements spécifiques de consommation que nous devons changer.
Lors de l’identification des comportements, trois facteurs principaux sont a prendre en compte pour effectuer un changement éventuel :
LA MOTIVATION, LA CAPACITÉ ET L'OPPORTUNITÉ
Je vous explique ; pour changer nos comportements, il est nécessaire qu’il existe une forme de motivation, que la population cible ait les compétences (connaissances, expérience...) et surtout, l'accès ou l'opportunité pour adopter le comportement envisagé.
Par exemple, la promotion du vélo comme moyen de transport implique que la population sache faire du vélo, soit informée sur les espaces où ils sont autorisés à en faire, ait accès aux vélos (soit par l'acquisition, ou par la mise en place des vélos dans la ville) et ait la possibilité de les utiliser. De ce fait, il est essentiel de réfléchir au contexte dans lequel le comportement se produit, et d'identifier ce qui dans ce contexte doit être changé.
Les barrières au changement de comportement ne sont pas exhaustives et peuvent être de différentes natures ainsi qu’avoir différentes solutions. Michie et ses collègues ont identifié trois niveaux pour promouvoir le changement des comportements :
1. La source des comportements qu'on cherche pour arriver à l'action souhaitée
2. Le type d'intervention qui répond aux besoins ou barrières comportementales identifiés
3. Le type de politique qui va faciliter et réguler l'intervention
Ainsi, Michie et ses collègues ont proposé une roue qui simplifie ces trois niveaux:
Chaque problématique devient unique en fonction de la population et de son environnement (en analysant ses besoins, sa volonté, ses motivations et la réalité de ses conditions de vie quotidienne). Pour comprendre l'environnement, il peut être utile d'examiner les données relatives à cette population spécifique (connaissances locales), ce qui conduit à un autre problème, la source de la recherche. D'où l'importance d'obtenir des connaissances locales (par le biais d'entretiens et de groupes de discussion) afin de trouver la meilleure façon d'intervenir.
En plus, ce type d’approche accentue la nécessite de collaborer entre les différentes disciplines pour agir de façon plus efficace, inclusive et profiter des structures et technologie existant à disposition de notre société. En bref, on est tous important dans l’évolution de notre communauté, en apportant nos compétences, inquiétudes et motivations.
Lorsque deux forces sont jointes, leur efficacité est double. - Isaac Newton
Sources
Articles en anglais :
Michie, S., Van Stralen, M. M., & West, R. (2011). The behaviour change wheel: a new method for characterising and designing behaviour change interventions. Implementation science, 6(1), 42.
Podcast:
http://podcasts.ox.ac.uk/behavioural-perspective-translating-evidence-policy-and-practice
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