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Photo du rédacteurPauline Diaz

"Kids these days"


Vous avez très certainement déjà entendu, lors d’un repas de famille qui s’éternise, la phrase : « Ah mais les jeunes aujourd’hui, toujours scotchés à leur portable » au moment où vous dégainiez votre téléphone. Et là, à partir de ce moment précis, vous savez que vous allez assister au très long débat du « c’était mieux avant ».



Beaucoup diront que tous les jeunes aujourd’hui sont « addict » à leur téléphone et à Internet, mais la recherche commence petit à petit à s’actualiser sur le sujet et parle plutôt de degrés « d’engagement » que d’addiction pour la plupart des cas.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, la cyberdépendance existe belle et bien mais n’est pas commune à tout utilisateurs de smartphone (si si, je vous assure, il n’y a rien de tout cela dans les conditions pour posséder ce précieux outil de technologie moderne).

Donc, au final, qu’est-ce qui nous pousse à checker notre téléphone toutes les cinq minutes, même si on doit subir les remontrances de tonton un peu trop bourré qui commence à dire « Moi, à mon époque… » ?



Et bien c’est tout simplement … le FoMO.




Le FoMO, qu’est-ce que c’est ?



Que je vous explique. L’avènement des réseaux sociaux a apporté à la fois du positif et du négatif pour le développement des individus. Effectivement, les réseaux sociaux c’est super, on adore ça. Il s’agit d’un super moyen pour communiquer et rester en contact avec ses proches (confinement on te voit), pour s’informer ainsi que pour partager ses pensées, ses sentiments, etc… Mais il y a une chose dont on se passerait tous, il faut se l’avouer, c’est ce petit sentiment désagréable de comparaison sociale quand on voit la story d'un de nos amis en train de vivre sa meilleure vie, quand, de son côté, on se sent pas super bien à rester enfermé chez soi.




Ah cette fâcheuse comparaison qui parvient à nous faire croire que l’Autre est mieux que nous, qu’il a une meilleure vie sociale, une meilleure hygiène de vie, et même un meilleur petit-déjeuner pour des story toujours plus stylées.



Et bien le FoMO, ça vient de là ! C’est cette petite peur de manquer de quelque chose (Fear of missing out), de rater le dernier truc à la mode, associée à l'idée que les autres vivent une vie plus passionnante que la notre. Et ce sentiment désagréable finit par s’amplifier quand nous ne sommes pas connectés aux réseaux sociaux. Mais attention, le FoMO, ça n’a rien de nouveau. Oui, on le ressent un peu plus aujourd’hui en raison du surplus d’information, mais je vous assure que papa, maman et toute la famille ont déjà ressenti cet effet. C’est là toute l’expression anglophone « Keeping up with the Joneses » qui relate le fait de toujours vouloir posséder les mêmes choses qu’un ami ou voisin, parce qu’on est inquiet de paraître moins important qu’ils le sont. En lisant ces mots, je sais que l’image de tatie radine a fait un passage éclair dans votre tête.


Pour être précis, le FoMO est définit comme une forme d’anxiété sociale, c’est-à-dire une réaction de peur ou d’évitement intense, propre à chacun, lors de situations sociales durant lesquelles l’individu pourrait être exposé à l’évaluation des autres. Cette anxiété est due à une forte préoccupation de rater une opportunité d’interaction sociale, une nouvelle expérience ou tout autre évènement perçu comme satisfaisant, souvent suscité par les messages relayés sur les réseaux sociaux.


Le FoMO implique un profond sentiment d’envie et affecte l’estime de soi, puisque l’individu reconnaît les opportunités potentielles de relations sociales. Pour ce qui ont peur de rater quelque chose, l’utilisation des réseaux sociaux peut être attirante puisque les réseaux comme Facebook, YouTube et Instagram favorisent les interactions et offrent la possibilité d’un plus grand niveau d’implication sociale.






Tiens tiens tiens… Là on commence à apercevoir le rôle des réseaux sociaux dans tout ça.






Et oui, car tout individu a besoin de se sentir aimé et respecté ; et le fait d’être témoin que les autres puissent faire des activités sans sa présence, ou avoir des expériences jugées plus valorisantes, peut causer un sentiment de peur, de frustration et d’insatisfaction de soi. C’est bien pour ça que l'on reste très souvent sur notre téléphone, que l'on ne parvient pas à se décrocher d’Instagram et de TikTok, ou encore qu’on check toutes les cinq minutes si on n’a pas reçu une nouvelle notification. Ce n’est, bien évidemment, pas de l’addiction, mais de l’anxiété.



Mais pas de panique jeune padawan, ressentir le FoMO n'est pas si grave. Cela reflète surtout une envie de vouloir toujours mieux. Et ça, c’est quand même pas mal ! (mais faut quand même pas trop abuser des réseaux, je compte sur vous !)







 

Sources


Blancot, C. (2016). Etude sur la prévalence du FoMO et du SME en France. . https://urlz.fr/eEmG

Przybylski, A. K., Murayama, K., DeHaan, C. R., & Gladwell, V. (2013). Motivational, emotional, and behavioral correlates of fear of missing out.


Pour aller plus loin


Adler, B. (2015). La phobie d’être éloigné de son smartphone bien réelle… https://urlz.fr/eEmC

Barry, C. T., & Wong, M. Y. (2020). Fear of missing out (FoMO) : A generational phenomenon or an individual difference? BiTS ARTE. (2019). FOMO : L'angoisse de l'occasion manquée. https://www.youtube.com/watch?v=Z5Us9snCMD4


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