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  • Photo du rédacteurValentine Laurent

Papy, pourquoi t'es vieux?


« Mamie, pourquoi t’as plein de rides ? » Quand j’étais petite, j’ai posé cette question à ma grand-mère en me demandant pourquoi ma grand-mère avait son visage marqué. En grandissant je me suis intéressée au vieillissement et j’ai découvert que c’était normal d’avoir des rides, de perdre l’audition, la vue, ou encore la mémoire. En psychologie, on considère que le vieillissement est un processus développemental, qui va être marqué par des modifications physiologiques et psychologiques. Ca comprend donc tous les changements qui permettent l’évolution d’un individu de sa naissance à sa mort. C’est-à-dire que vous vieillissez à chaque instant, moment après moment. Un exemple simple, c’est celui que vous vivez maintenant : vous serez plus vieux de quelques minutes entre le début de votre lecture et la fin, vous aurez changé, très peu certes, mais un peu quand même.


Puisque le vieillissement est un processus développementale, on passe par différents « états de maturation » avent d'être considéré comme "vieux" ou "âgé". Eh oui, même si le vieillissement est un processus développementale, on s'intéresse surtout aux personnes âgées!


Ainsi, les différentes états de maturation par lesquels on s'expose au cours de notre vie sont les suivants :


La période embryonnaire : 8 premières semaines de gestation

La période fœtale : de la 9ème semaine à la 36ème semaine de gestation


Le nouveau-né : 3 mois post-partum (après l’accouchement)

Le nourrisson : 1 ans

L'enfant : 1 ans à 10 ans

Le pré-adolescent : 10 ans à 13 ans

L'adolescent : 13 ans à 18 ans


Le jeune adulte : 18 ans à 35 ans

L'adulte : 35 ans à 65 ans


La personne âgée :65 ans à 80 ans

Les grands-âgés : 80 ans à +infini



Les différents types de vieillissement


Il y a beaucoup de variabilité dans le monde, et tout le monde ne vieillit pas de la même façon. Eh oui, certaines personnes vont mieux vieillir que d’autres ! On va donc différencier le vieillissement pathologique, du vieillissement normal et du vieillissement réussi. On va les distinguer en fonction de l’état de l’individu, et ce, grâce à différents indicateurs.



Le vieillissement c’est un peu comme un continuum qui va être modifié en fonction de l’environnement, de la culture, de la génétique ou des différents événements de notre vie qui ont pu nous marquer entre autres.


Cas pratique



On va prendre l’exemple maintenant d’Alberta, et on va explorer les différents types de vieillissement qu’elle aurait pu vivre.

Remarque : Alberta n’existe pas. Elle sort de mon imagination.

Et oui, si vous lisez cet article en entier, elle vous proposera un petit chocolat avec votre thé .




Anamnèse et histoire de vie :

Alberta est une femme de 94 ans, elle est née à Paris en 1927.

Alberta a une sœur et un frère plus âgés qu’elle. Elle a eu une belle enfance jusqu’en 1939 ; à ses 12 ans, la guerre a éclaté. Elle a dû quitter l’école et ses parents l’ont envoyé dans le sud de la France avec sa sœur et son frère. Bref, elle passe 7 ans chez sa tante Germaine. A ses 21 ans, Alberta se marie, et aura 2 enfants Gerard et Geraldine.

En fonction des différents éléments théoriques établis ci-dessus, on va pouvoir observer différents cas pratique, à savoir différentes manières dont il est possible de se développer lors de notre vieillissement en fonction des différents éléments (e.g., éducation, génétique).

CAS N°1:

Germaine ne s’occupe pas d’Alberta. Alberta doit travailler dans les champs et ne reçoit pas d’instruction à l’école. Elle se marie ensuite avec un fermier du coin et s’épuise tout au long de sa vie.

A ses 81 ans, Alberta rentre en EHPAD. Ses enfants souhaitent son entrée dans un établissement de soin car cette vieille dame tombe souvent, elle oublie régulièrement ses rendez-vous (médicaux, amicaux, familiaux), et de manière générale Alberta se plaint de sa mémoire.


Ici, l’individu est entourée par sa famille (lien social conservé), et présente des troubles moteurs (pouvant induire une dépendance physique) et des troubles mnésiques importants (troubles cognitif). Dans cet exemple, Alberta présente un vieillissement pathologique car elle a des troubles physiques et cognitifs impliquant une dépendance. On peut donc dire qu’elle commence à présenter les signes d’un vieillissement pathologique.

Dans ce cas, on observe que l’éducation joue un rôle important dans le maintien du fonctionnement cognitif notamment, et que son environnement de travail a pu affecter sa motricité.


CAS N°2 :

Sa tante est une femme culturellement riche, elle s’intéresse à l’histoire, à la littérature mais aussi aux sciences. Elle transmet son amour de la connaissance à sa nièce qui fera des études d’histoire de l’art. Grande experte dans son domaine elle participera à de nombreuses conférences.

A ses 81 ans, Alberta rentre en EHPAD. Ses enfants s’inquiètent de voir leur mère déambuler (c’est-à-dire, se promener sans réel but) dans sa maison, et il lui arrive souvent d’être désorientée, elle ne sait pas par exemple à quelle époque elle se trouve.


Ici la personne est entourée par sa famille (le lien social est conservé), elle présente des troubles cognitifs importants (troubles mnésiques, et désorientation). Dans cet exemple, Alberta présente un début de maladie d’Alzheimer (attention : la maladie d’Alzheimer est une maladie qui est difficile à diagnostiquer et qui nécessite l’avis d’experts. Avoir des troubles mnésiques n’indique pas que la personne est atteint d’une pathologie neuro-évolutive). C’est ici un vieillissement pathologique.

Dans ce cas, on observe que la génétique peut jouer un rôle dans le vieillissement pathologique.


CAS N°3 :

Sa tante est une femme culturellement riche, elle s’intéresse à l’histoire, à la littérature mais aussi aux sciences. Elle transmet son amour de la connaissance à sa nièce qui fera des études d’histoire de l’art. Grande experte dans son domaine elle participera à de nombreuses conférences.

Une autre possibilité est qu’à ses 81 ans, Alberta vit dans sa maison avec son époux, elle présente quelques troubles mnésiques, des difficultés à marcher mais reste entièrement autonome. Elle fait ses courses elle-même et continue de se retrouver avec des amies autour d’un thé, pour lire les articles d’influscience.


On parle alors de vieillissement normal.


CAS N°4 :

Sa tante est une femme culturellement riche, elle s’intéresse à l’histoire, à la littérature mais aussi aux sciences. Elle transmet son amour de la connaissance à sa nièce qui fera des études d’histoire de l’art. Grande experte dans son domaine elle participera à de nombreuses conférences.

Une autre possibilité est aussi qu’à ses 81 ans, Alberta participe encore à des congrès, elle voyage dans le monde pour partager ses connaissances. Elle est connues comme étant une femme pleine de sagesse, qui partage avec compassion ses connaissances. Très entourées, il lui arrive parfois d’être fatiguée ou d’avoir quelques « trou de mémoire ».


On peut alors parler de vieillissement réussi.



Le point neuro


Ce qu’il faut comprendre c’est que le fonctionnement cognitif ça se passe dans le cerveau. Le cerveau c’est comme des câbles électriques connectés les uns aux autres. Plus on a des connaissances, plus on a des câbles fonctionnels. Et ce qui est cool, c’est que ces câbles peuvent former des réseaux de câbles, donc des réseaux de connaissances. Quand vous faites appel à une connaissance, tout le réseaux est sollicité. Par exemple, si on vous parle des animaux : ce n’est pas juste la connaissance du terme « animaux » qui va s’allumer, mais toutes les connaissances reliées à ce terme – chat, chien, caractéristiques, etc.

Plus on entretien notre cerveau, plus les câbles sont en bon état, et fonctionnent vite et bien. Ca nous permet d’avoir une réserve tout au long de la vie. Réserve qu’il faut entretenir, en restant actif d’un point de vue cérébrale. Eh oui… tout au long de notre vie l’être humain perd beaucoup, beaucoup, beaucoup de câbles. Dans les trois premières années de sa vie, il perd des milliers de connexions mais, plus il sera stimulé et sollicité, moins il en perdra. Au cours du vieillissement, l’être humain se retrouve à la fin de son stock, donc il y a forcément une diminution du fonctionnement cognitif, et c’est normal, l’important à ce moment-là c’est de compenser ces pertes en mettant en place des stratégies. Mais ça, on vous en parlera une autre fois !


Chose promise, chose due, voici un chocolat de la part d'Alberta...




 

Sources


Ardelt, M. (2016). Disentangling the relations between wisdom and different types of wellbeing in old age: finding from a short-term longitudinal study. J. Happiness Stud. 17: 1963–1984. doi: 10.1007/s10902-015-9680-2


Boss, G.R., & Seegmiller, J.E., (1981). Age-Related Physiological Changes and Their Clinical Significance. The Western Journal of Medicine, 135, 434-440.


Delle Fave A., Bassi M., Boccaletti E.S., Roncaglione C., Bernardelli G. & Mari D. (2018). Promoting Well-Being in Old Age: The Psychological Benefits of Two Training Programs of Adapted Physical Activity. Front. Psychol. 9. doi: 10.3389/fpsyg.2018.00828Jeste & Harris, 2010 ;


Jeste, D. V., & Harris, J. C. (2010). Wisdom : a neuroscience perspective. JAMA 304 : 1602– 1603. doi: 10.1001/jama.2010.1458


Sperduti M, Makowski D, Blondé P, Piolino P. (2017). Méditer pour bien vieillir ? Les possibles bienfaits des pratiques méditatives sur le déclin cognitif lié à l’âge. Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil., 15(2) : 205-13. doi:10.1684/pnv.2017.0672


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