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  • Photo du rédacteurEstefanya Vazquez-Casaubon

Si les autres sautent, tu sautes aussi ?

Dernière mise à jour : 15 avr. 2023

En psychologie sociale on dirait que si on saute (parce que d'autres personnes ont sauté), il y avait possiblement un processus d’influence sociale. Et ce n’est pas forcement quelque chose de mauvais. Je dirais que c’est plutôt un processus naturel. Finalement, l’être humain est un être social, n’est-ce pas ?


Si je saute parce que les autres ont sauté, et que je me demande pourquoi, en vrai, je ne saurai pas quoi répondre. Était-ce pour appartenir au groupe ? Ou peut-être parce que je n'ai pas forcément prêté attention à ce qui se passait, et dans le doute j'ai décidé de sauter aussi ?


Peut-être faut-il revenir en arrière et définir l’Influence sociale ?


L'influence sociale peut se définir comme un processus interpersonnel qui, à travers une communication (consciente ou inconsciente) verbale ou non verbale (mimiques, normes culturelles, contexte environnemental), va venir modifier les comportements, émotions et/ou pensées d'un individu.


 

Parfois on juge l’influence sociale comme quelque chose de mauvais, peut-être parce qu’on veut tous être uniques/authentiques ? Mais l’influence sociale ne signifie pas forcément perdre notre authenticité. En effet, je considère que parfois c’est un raccourci mental qui facilite la prise de décision, devenant plus facile et rapide (par exemple le conformisme, voir fin de l’article), parfois c’est pour appartenir à un groupe avec lequel on partage des idées (par exemple, devenir plus sportif et faire partie d’un groupe qui fait du sport tous les dimanches). Bien sûr il y a aussi le coté de l’influence sociale qui n’est pas trop bien perçu, tel qu’être influencé par la soumission à l’autorité (Milgram, 1963). Mais bon, l’objectif de ce paragraphe c’est de vous montrer que l’influence sociale fait partie de nous en tant que société et individus et qu'elle est parfois positive, parfois négative.

 

Pour revenir au sujet,

On pourrait dire que l’influence est le résultat d’une exposition aux autres (de façon réciproque) qui à son tour transforme nos croyances, comportements, attitudes… etc. Mais, comment ? Sous quelles conditions ?


Bon, je vais essayer de vous donner une idée, mais je vous préviens en avance, l’influence sociale c’est vachement vaste, il existe de nombreuses théories et ça continue à être un sujet de recherche dans de nombreuses disciplines (telles que la psychologie, la communication, le marketing, l'économie comportementale, entre autres).


Pour expliquer comment on est influencés, j’ai décidé de commencer avec le modèle théorique de Petty et Cacioppo (1986) « Modèle de probabilité d'élaboration”, qui explique que le traitement cognitif des informations peut se faire par le biais de deux canaux : central et périphérique.

L’influence sociale est constamment le résultat d’un suivi des autres parce qu’on n’avait pas la motivation, le temps, ou la capacité de réfléchir sur un sujet. De ce fait, adopter les comportements/opinions que les autres communiquent, cela parait plus facile et rapide en comparaison à un traitement à partir de la logique qui peut devenir longue et demander plus d’efforts.


Mais de quoi dépend le fait que l'on prenne l'un ou l’autre canal pour traiter l’information ?


Plusieurs conditions ont été identifiées dans la littérature pour expliquer comment l’influence sociale est facilitée.

Par exemple, Cialdini (2009) a identifié 6 principes pour que l’influence sociale prenne place (Ces principes, de façon individuelle, peuvent être une raison suffisante pour influencer mais ils peuvent se complémenter entre eux) :


Mais du coup, pourquoi sauter si les autres sautent ?


Eh ben, on ne peut pas réduire la réponse à un seul principe parce que nous sommes beaucoup plus complexes que ça comme individus et comme société ; de ce fait, ça devient une combinaison des circonstances qui facilitent l’influence.


Il existe de nombreux facteurs qui peuvent s’ajouter à la formule de l’influence sociale, tels que : nos connaissances et croyances préalables, la crédibilité de la source, le contexte (le lieu physique, le temps) ou la nature de la communication, le nombre d’options de réponse comportementale, l’attractivité du message, les émotions dans le contexte, le nombre d’individus dans le contexte ou encore l’appel à la peur !


Concrètement, si certaines personnes sautent, tu sauteras aussi peut-être parce que…

A) C’est Adèle qui a sauté (elle peut être considérée comme une source attractive d’information, elle peut être aussi crédible).

B) Ce sont tes amis qui ont sauté (il existe l’affect, qui peut aussi être une source crédible).

C) C’est ta maitresse qui a dit de sauter (et ben, c’est évidemment l’autorité).

D) C’était des gens dans une pub.

E) ……

Bref, l’influence sociale prend plusieurs formes et c’est un sujet de tous les jours. Dans les prochains articles j’essaierai de vous donner de plus en plus d'exemples.


 

Sources:

Anglais

Cialdini, R.B., 2009. Influence: Science and Practice, fifth ed. Pearson/Allyn & Bacon, Boston, MA.


Gass, Robert H. (2015). “Social Influence, Sociology of”. In: International encyclopedia of the social & behavioral sciences. Ed. by James D. Wright. 2nd ed. Vol. 22. Amsterdam: Elsevier, pp. 348–354.


Milgram, Stanley (1963). "Behavioral Study of Obedience". Journal of Abnormal and Social Psychology. 67 (4): 371–8.


Petty, R.E., Cacioppo, J.T., 1986. The elaboration likelihood model of persuasion. In: Berkowitz, L. (Ed.), Advances in Experimental Social Psychology, vol. 19. Academic Press, New York, pp. 123–2










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